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Analyse transgénérationnelle, cas pratique

Dernière mise à jour : 4 juil.

 

Analyse transgénérationnelle, cas pratique

Lise à 50 ans. Elle me consulte parce qu’elle est enfermée dans une relation toxique qui la lie à un homme dont elle est éperdument éprise. Quoiqu’elle fasse, elle est habitée par cet homme et elle y pense constamment. Elle a désespérément besoin d’aide et se dit même prête à pratiquer un exorcisme s’il le faut. Elle pense en dernier lieu qu’il s’agit peut-être de sa flamme jumelle, auquel cas, l’affaire s’annonce compliquée.

 

Cet homme, c’est Antoine. Il a 48 ans au moment de leur 1re rencontre. Il ne partage pas ses sentiments mais entretient tout de même ce lien parce qu’il constitue pour lui un bon miroir. C’est un bel homme, au physique exotique, plutôt brillant.

Six mois après leur 2e rendez-vous, Antoine et Lise se revoient, chez elle, pour un dîner au cours duquel il lui fait « la danse des sept voiles ». Elle plonge, ignorante de ce qu’elle va découvrir cette nuit-là : Antoine souffre d’alcoolisme. La descente aux enfers commence. L’alcool, pour elle, ce n’est pas possible. Mais il est trop tard, le lien toxique est en place.



La quête de sens


Lise souffre terriblement, elle lutte contre ses sentiments sans y parvenir. Elle ne comprend pas pourquoi elle est confrontée à cela.

Elle n’a aucun problème de dépendance à l’alcool, elle n’en boit jamais, non par principe mais parce qu’elle n’aime pas ça. Elle me dit ne pas supporter « la viande saoule ». C’est oublier un peu vite un élément de son histoire familiale, dont elle est informée depuis longtemps, mais sans y accorder plus d’attention que ça. Interrogée à ce sujet, elle me parle de son arrière arrière-grand-mère maternelle, Louise G. qui buvait plus que de raison et qui avait fini « à 4 pattes dans le caniveau », à vomir « tripes et boyaux », à plusieurs reprises. Le sens commence à se dessiner.



Au cœur du sujet 


Après une phase d’anamnèse, je questionne Lise au sujet de son arrière arrière-grand-père, époux de Louise.


Premier déclic : il se prénommait Antoine (G.) et avait, lui aussi, un goût prononcé pour la bouteille. Lise le savait, mais l’avait bien entendu complètement occulté. Je lui demande si elle sait quand, de quoi il est décédé, et à quel endroit le couple repose. Elle ne le sait pas. La seule chose dont elle est sûre, c’est que les deux époux ne sont pas enterrés au même endroit.

 

Je lui propose alors de mener quelques investigations, notamment en consultant les registres d’état civil de l’époque. Ils sont tous numérisés et disponibles sur internet jusqu’au début des années 1900.

Elle parvient à trouver dans les tables décennales la référence de l’acte de naissance d’Antoine G. Mais lorsqu’elle consulte le registre d’actes, seule la page sur laquelle figure l’acte de naissance en question est manquante. Elle n’a pas été numérisée.

Après avoir averti le service compétent, elle reçoit enfin copie de l’acte sur lequel ne figure aucune mention marginale concernant le décès.

Ne sachant pas où Antoine G. est décédé, elle tente une recherche auprès de l’état civil auquel est rattachée la dernière adresse connue de Louise G.

Excellente intuition : Antoine G. est mort à Gennevilliers à l’âge de 48 ans. Le lien n’est pas très compliqué à établir. C’est comme si à travers l’Antoine du présent, celui du passé venait lui chatouiller les orteils.

 

Sans entrer dans les détails, nous en venons à établir l’hypothèse que Louise et Antoine G. doivent être réunis, condition nécessaire pour que Lise et son Antoine se retrouvent ou bien qu’elle s’en libère.

Lise n’ayant pas retrouvé la sépulture d’Antoine G., il a donc fallu passer par un rituel.

 


Le rituel


Lise est très ouverte sur l’ésotérisme et la spiritualité. Elle conserve une certaine réserve mais peut tout à fait envisager une vision du monde où seul le corps meurt, où l’âme est éternelle et ascensionne pour atteindre les plans supérieurs de lumière.

 

Elle m’apprend qu’elle a consulté un médium qui lui a indiqué que l’âme d’Antoine G. a bien atteint les plans supérieurs de lumière mais que celle de Louise est restée prisonnière du « bas astral ». Elle m’explique que le « bas astral » correspond à l’endroit du plan astral où se situent les vibrations les plus basses. C’est là où convergent les énergies négatives et habitent les âmes tourmentées.

Pour réunir le couple, Lise va devoir aider l’âme de Louise à rejoindre celle d’Antoine. Comment ?

 

Le medium a reçu en canalisation, le rituel suivant : pendant 40 jours, Lise devra disposer sur un autel, un petit verre d’alcool dont elle renouvellera la dose matin et soir, en adressant à Louise une prière. En s’abreuvant à cette source, l’âme de Louise parviendra elle aussi sur les plans supérieurs de lumière et retrouvera les siens et plus particulièrement son défunt époux.

 

Assez rationnelle, Lise mettra un an avant de procéder à ce rituel, tant elle a le sentiment de basculer dans une sorte de folie si elle commence à servir de l’alcool à une morte.

À bout de souffrance, elle finit par effectuer ce rituel et je l’accompagne étroitement sur ce chemin. Au terme de ce processus, le medium a confirmé à Lise que l’âme de Louise avait bien atteint les plans supérieurs de lumière et avait enfin trouvé la paix.



La libération 


Il est permis de le croire car Lise a appris de la bouche même d’Antoine qu’il avait totalement cessé de boire et qu’il ne s’en attribuait aucun mérite car cela ne lui avait demandé aucun effort. Lien de cause à effet ? Nul ne le sait et je me garderai bien de tirer des conclusions hâtives.

 

Par ailleurs, Lise a pu enfin amorcer son travail de deuil et de libération par rapport à Antoine, elle a cessé d’espérer et de croire à une issue amoureuse favorable entre eux. Elle n’y pense plus de manière obsessionnelle et elle n’a eu aucun contact avec lui depuis 6 mois. Elle ne souffre plus de façon aiguë, même si le chagrin est encore présent après 2 ans de cauchemar. Elle se reconstruit peu à peu, c’est un chemin difficile.

 

J’ai accompagné Lise sans jugement et dans l’ouverture car peu importe la nature du rituel dès l’instant que l’intention est profonde et sincère. On rejoint ainsi Alejandro Jodorowsky, précurseur et initiateur de ce qu’il nomme la psycho magie ou comment guérir grâce et par un acte psycho magique.

 

Ce cas pratique illustre combien nos ancêtres ont des choses à nous dire. Lorsque nous traversons des crises, des difficultés, des deuils, nous ressentons parfois le besoin de suivre une thérapie afin d’être accompagnés et soutenus.

 

On constate qu’au cours d’un travail thérapeutique, beaucoup de patients se heurtent à des résistances, au sentiment de tourner en rond, d’en être « encore là ». C’est peut-être le signe qu’il est temps d’explorer une autre approche, ouvrant sur un champ d’investigation plus large. Ce champ qu’il devient nécessaire d’explorer lorsque les questions intrapsychiques ont résisté à la thérapie dite « classique ». Autrement dit, lorsque la problématique sort du champ intrapsychique.

 

C’est là que l’Analyse Transgénérationnelle intervient. À partir du concept des contrats familiaux inconscients né de l'Analyse Psycho-Organique, je propose un travail au cœur de l’inconscient ancestral au cours d’ateliers mensuels qui permettent d’apprendre à déchiffrer notre histoire familiale en dévoilant sa face cachée et le contenu limitant des mémoires qui nous ont été transmises à notre insu. 

 

J’y propose de découvrir comment identifier ces transmissions, ce qui a pu les provoquer, mais également comment faire ressortir les aspects positifs de cet héritage.

 

Autant de leviers qui se révèlent à nous pour nous aider à devenir acteurs de notre vie et nous permettre ainsi de dénouer les liens du passé pour créer ceux du présent et du futur.


 

 À propos...

 

Auteur de cet article

Marie-Laure HAYES Psychothérapeute, Praticienne en Psychogénéalogie et Analyse Transgénérationnelle.


Le site de l’auteur


NB. Tout ce que je partage sur ce blog s'appuie sur la recherche de ressources documentées. Toutefois, la manière dont je m'appuie sur ces ressources et les perçois n'est que mon point de vue et ne constitue en aucun cas une vérité absolue.

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